anonymous
2009-11-12 11:14:37 UTC
Ce débat n'est pas "dangereux" mais "nécessaire", à un moment "où les repères s'effacent" et où "l'identité devient incertaine", a déclaré le président français devant un millier de personnes - élus locaux, habitants du Vercors et militants UMP - dans un gymnase de La Chapelle-en-Vercors (Drôme).
"Est-ce qu'on défendra nos valeurs, notre civilisation, nos idées ou est-ce qu'on se laissera emporter par des effets de mode successifs ?" leur a lancé Nicolas Sarkozy.
Et de faire la leçon à ceux qui, comme le Parti socialiste, refusent de participer à ce débat "pour les femmes et les hommes qui aiment leur pays", lancé le 2 novembre dernier et qui doit s'achever par un colloque de synthèse le 4 février 2010.
Ce qui est dangereux, c'est de refuser de parler d'identité nationale et "de faire comme si tout allait bien", a-t-il dit.
Nicolas Sarkozy a accusé ceux qui ne veulent pas d'un débat d'en avoir peur : "S'ils ont peur de l'identité nationale française, c'est qu'ils ne la connaissent pas."
Il était allé déposer auparavant une gerbe au pied du mur devant lequel 16 otages de 17 à 38 ans ont été fusillés le 25 juillet 1944 par des soldats allemands, dans le petit bourg montagnard de La Chapelle-en-Vercors (Drôme).
Une façon pour le chef de l'Etat d'illustrer sa conception de l'identité française et de la "fierté" d'être français.
"UN ATOUT DANS LA COMPÉTITION INTERNATIONALE"
Pour illustrer son propos, il a convoqué la défense de la patrie, de la Guerre de Cent ans aux maquisards du Vercors en passant par les soldats de l'An II ; l'héritage de la chrétienté et celui des Lumières ; les valeurs du travail, du mérite et de la famille ; le TGV, Ariane, l'aéronautique et le nucléaire ...
En invoquant cette trilogie travail-famille-patrie, après avoir défendu l'idée, le 27 octobre dans le Jura, que la terre fait partie de l'identité nationale française, il a pris le risque d'être accusé par ses détracteurs de brandir des thèmes renvoyant à la France du maréchal Pétain et de Vichy.
Confronté à mi-mandat et à cinq mois des élections régionales à la pagaille suscitée dans sa majorité par des réformes mal acceptées, à des polémiques à répétition, à un chômage en hausse et des sondages en baisse, il a également renoué avec les thèmes de prédilection de sa campagne de 2007.
Si la France est un des pays les plus divers du monde et ne demande à personne d'oublier son histoire ou sa culture, a-t-il ainsi déclaré, "devenir français c'est adhérer à une forme de civilisation, à des valeurs et à des moeurs".
Il a ainsi réaffirmé, dans un des passages les plus applaudis de son discours, qu'il n'y avait pas en France "de place pour la burka".
"On ne peut pas vouloir bénéficier de la Sécurité sociale sans jamais se demander ce que l'on peut faire pour son pays" ou bénéficier des allocations chômage sans se sentir moralement obligé de tout faire pour retrouver du travail", a-t-il ajouté.
Nicolas Sarkozy a également invoqué des arguments économiques et assuré que l'identité nationale était "un atout dans la compétition internationale" et une façon de refuser que la France "devienne une sorte de grand fonds spéculatif".
Il a célébré les vertus de la crise financière et économique internationale, qui "a fait éclater le mythe de l'uniformisation inéluctable et de l'avènement d'une civilisation des nomades, connectés avec le monde entier mais sans ancrage national".