Question:
Pourquoi les journalistes ne parlent jamais de la traite arabe ?
furet99
2008-10-08 11:45:10 UTC
L'Histoire de la traite soulève de nombreux débats parmi les historiens. Les spécialistes s'interrogent en premier lieu sur le nombre d'Africains déportés. La question est difficile à résoudre à cause du manque de statistiques fiables : il n'existe aucun recensement systématique en Afrique au Moyen Âge, alors que les archives sont beaucoup plus fournies en ce qui concerne la traite atlantique (xvie–xviiie siècles), bien que les livres de compte aient été souvent falsifiés. L'historien doit utiliser des documents narratifs et imprécis et faire des estimations soumises à caution : Luiz Felipe de Alencastro2 annonce 8 millions d'esclaves africains déportés entre le viiie et le xixe siècle par la traite arabe et transsaharienne. Olivier Pétré-Grenouilleau a avancé le chiffre de 17 millions de Noirs réduits à l'esclavage (pour la même période et la même aire) sur la base des travaux de Ralph Austen3 - ce dernier évaluant la marge d'erreur de ses estimations à 25 %. D'autres sources1 évoquent un total de plus de 4,5 millions d'esclaves noirs déportés hors d'Afrique par la traite arabe rien qu'au xixe siècle.
Pour certains, évoquer le passé négrier des musulmans revient à essayer de minimiser la traite transatlantique. Pourtant, « la traite vers l'Océan Indien et la Méditerranée est bien antérieure à l'irruption des Européens sur le continent » 4. Paul Bairoch avance le chiffre de 25 millions de Noirs ayant subi la traite arabe contre 11 millions ayant subi celle des occidentaux5.
Le deuxième obstacle à l'histoire de la traite arabe est celui des sources. Des documents étrangers aux cultures africaines sont à notre disposition : ils sont écrits par des lettrés qui s'expriment en arabe et nous proposent un regard partial et souvent condescendant sur le phénomène étudié. Il est vrai que depuis quelques années, la recherche historique sur l'Afrique connaît un formidable essor, grâce à l'utilisation de nouvelles méthodes et à de nouveaux questionnements. L'historien croise les apports de l'archéologie, de la numismatique, de l'anthropologie, de la linguistique et de la démographie pour pallier les carences de la documentation écrite.

Les esclaves noirs étaient capturés, transportés et achetés par des personnages très différents. La traite passait par une série d'intermédiaires et enrichissait une certaine partie de l'aristocratie musulmane.
L'esclavage se nourrissait des guerres entre peuples et États africains, ce qui donnait lieu à une traite interne. Les vaincus devaient un tribut constitué d'hommes et de femmes réduits en captivité. Sonni Ali Ber (1464–1492), empereur du Songhaï, a mené de nombreuses guerres pour étendre son territoire. Bien qu'il fût musulman, il a réduit en esclavage d'autres musulmans vaincus12. La dynastie des Askia (Mali) a eu la même politique13.
Aux viiie et ixe siècles, les califes avaient tenté d'organiser la colonisation des rivages africains de l'océan Indien à des fins commerciales. Mais ces établissements ont été éphémères, souvent fondés par des exilés ou des aventuriers. Le sultan du Caire envoyait des trafiquants d'esclaves pour opérer des raids sur les villages du Darfour. Des bandes armées aux ordres de marchands allaient incendier les villages et rapportaient des captifs, souvent des femmes et des enfants. Face à ses attaques, les populations formaient des milices, érigeaient des tours et des enceintes afin de protéger leurs villages.

motifs économiques étaient les plus évidents. Dès les débuts de la conquête arabo-musulmane, le manque de main d'œuvre entraîna le besoin d'utiliser des esclaves sur les chantiers ou dans les mines de sel. La traite occasionnait de grands profits pour ceux qui la maîtrisaient. Plusieurs cités se sont enrichies et ont prospéré grâce au trafic des esclaves, aussi bien dans le Soudan qu'en Afrique orientale. Dans le désert du Sahara, les chefs lançaient des expéditions contre les pillards de convois. Les souverains du Maroc médiéval avaient fait construire des forteresses dans les régions désertiques qu'ils dominaient, afin d'offrir des haltes protégées aux caravanes. Le sultan d'Oman a transféré sa capitale à Zanzibar( Zanzibar signifie « marché aux esclaves »), car il avait bien saisi l'intérêt économique de la traite arabe. Plusieurs milliers d'esclaves transitaient par Zanzibar chaque année au XIXe siècle avant d'être déportés en Arabie voire au Brésil. Le palais du sultan témoigne encore de sa fortune. Plusieurs milliers d'autres hommes travaillaient de force dans les plantations.
Il existait en outre des raisons sociales et culturelles à la traite : en Afrique subsaharienne, la possession d'esclaves était le signe d'appartenance à un haut rang social. Dans l'aire arabo-musulmane, les harems nécessitaient un « approvisionnement » en femmes.
Pour finir, il est impossible d'ignorer la dimension religieuse et raciste de la traite. Punir les mauvais musulmans ou les païens tenait lieu de justification idéologique à l'esclavagisme : les d
Dix réponses:
Anthéa
2008-10-09 02:35:50 UTC
Pour "laetitia..." : non, la traite d'esclave par les Musulmans n'était pas exclusivement noire. Avant 1830, les pirates d'Alger arraisonnaient les navires voguant au large de ce qui s'appelait encore "Barbarie", et faisaient prisonniers les équipages qui étaient vendus ensuite comme esclaves. Ces équipages étaient majoritairement blancs...

Cette petite mise au point s'imposait, car il semble que bien des personnes ignorent ce "détail"...
anonymous
2008-10-08 18:58:58 UTC
même si les journalistes ou historiens ne disent rien

tout homme ayant un minimum de culture sait cela et il se doit à présent de le mettre en avant pour rétablir la vérité historique de l'esclavagisme dans le monde

merci pour cette riche argumentation des faits
Créole de Marseille
2008-10-08 18:50:08 UTC
tu as déja poser cette question



peut-etre qu'ils vont etre accusés de racisme en parlant de sa ou etre critiquer
Antoine
2008-10-08 21:01:27 UTC
parce que le blanc il est tres méchant
anonymous
2008-10-09 02:35:47 UTC
la traite comme traire une vache ?
Cécé73
2008-10-08 18:49:22 UTC
ouf...
Ernesto Guevara
2008-10-08 19:55:26 UTC
Vaut mieux se tromper avec tout le monde que d'être intelligent tout seul.
Stan
2008-10-08 19:32:41 UTC
PARCE QUEUE
anonymous
2008-10-08 18:52:21 UTC
Monsieur Anouar el Sadat ancien président de la République d'Egypte était noir.....Chez nous en occident jamais un noir n'est arrivé à ce poste.

alors arrête ta propagande à deux balle et va faire mumuse.
Laetitia D
2008-10-08 19:04:19 UTC
La traite d'esclave des musulmans est nullement comparable à celles des occidentaux car les esclaves des musulmans n'étaient que noirs et c'était en générale des prisonniers de guerre, et chez eux existaient l'affranchissement de l'esclave c'est à dire lui rendre sa liberté contrairement aux français, anglais et portugais qui justifiaient l'esclavage par l'infériorité de la race noire, donc jamais l'égal de l'homme blanc. Je te parle même pas de la déportation vers les amériques qui est aussi horrible que l'esclavage lui-même...


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